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jeudi 8 mars 2018

Périg' Endo : Mois de sensibilisation à l'endométriose

Mars : Mois de la Femme et de la sensibilisation à l'endométriose


"Bonjour,
je m'appelle Mélodie et j'ai de l'endométriose."

Comme ça, on pourrait se croire à une réunion des alcooliques anonymes.

Mais, en ce mois de sensibilisation mondiale à l'endométriose, je voulais vous faire partager mon expérience de cette maladie encore méconnue et souvent encore mal considérée par les médecins généralistes.

Tout d'abord : Qu'est-ce que l'endométriose?

Par définition, c'est une maladie féminine chronique dûe à la propagation des cellules de l'endomètre dans d'autres organes du corps (l'endomètre étant le tissu qui tapisse l'utérus afin de recevoir l'embryon fécondée et qui se désagrège en cas de non fécondation en formant les règles). Ces cellules se propagent généralement par les trompes vers les organes proches de l'appareil génital comme la vessie, les intestins, mais peuvent également se loger, dans les cas les plus aigus, dans les poumons. Résultats : au moment des règles, tout le tissu endométriosique saigne et provoque des lésions, des adhérences, voire des kystes remplis de sang (endométriomes). 
Cette maladie est très complexe car les symptômes et les atteintes des organes diffèrent d'une femme à l'autre.

A 19 ans, j'ai commencé à avoir des crampes très douloureuses pendant mes règles (quand je dis très douloureuses, c'était à se taper le ventre contre les murs!) et quelques saignements en dehors.
J'ai fini par aller voir mon médecin de famille pour lui en parler.
J'ai eu la chance d'avoir un médecin de famille compréhensif et marié à une gynécologue réputée à Paris, qui connaissait cette maladie et qui m'a diagnostiqué une endométriose avec présence d'endométriiomes au niveau des 2 ovaires.
Mais malheureusement pour moi, ce n'était pas le cas du gynécologue des urgences de l'hôpital de Meulan-Les Mureaux, qui m'a pratiqué une échographie endo-vaginale des plus douloureuses (il a appuyé sur la zone douloureuse comme un malade en me disant qu'il fallait qu'il m'opère sur le champs). Ma chance : mon compagnon de l'époque qui m'avait accompagnée, un peu sanguin, lui a dit d'aller se faire voir chez les grecs et m'a entraîné gentillement vers la sortie, laissant en plan l'infirmière qui me conduisait vers ma chambre d'hospitalisation. Grand bien lui fasse car c'est grâce à lui si j'ai toujours mes 2 ovaires entiers.
Il m'a aussitôt conduite à l'hôpital de Poissy où j'ai trouvé le plus gentil et le plus doux des gynécologues que j'ai rencontré (et croyez-moi, en 19 ans d'endométriose, j'en ai connu quelques-uns). Ce docteur a fini par m'opérer 6 mois plus tard de mes 2 endométriomes tout en épargnant mes ovaires. Car à chaque opération de ce genre, les gynécologues ont tendance à gratter l'ovaire afin de détacher le kyste, en enlevant une partie. Petit à petit, l'ovaire diminue ainsi que la possibilité de procréer naturellement.

Par la suite, et ça je l'ai beaucoup entendu de la bouche de gynécologues hospitaliers, on m'a conseillé de tomber enceinte, ce qui d'après eux, "guérirait" mon endométriose.
Comme vous avez déjà dû le lire où l'entendre par le biais du témoignage de beaucoup de femmes atteintes, comme Laëtitia Millot, connue pour son rôle dans Plus Belle La Vie, l'endométriose provoque une difficulté à tomber enceinte.
Le problème est qu'après l'opération, j'ai été sous "ménopause chimique", c'est-à-dire que je recevais une injection tous les mois pendant 6 mois pour stopper les règles, avec tous les symptômes amplifiés (bouffées de châleur, sueurs nocturnes, infections urogénitales à répétitions, douleurs articulaires, perte des cheveux, prise de poids, fatigue et manque d'énergie). Puis j'ai eu un traîtement pendant des années avec le même effet mais plus ou moins dosé en fonction des endométriomes qui apparaissaient ou disparaissaient (car ce traitement les assèche).
J'ai essayé plusieurs fois de stopper le traitement mais les kystes étaient toujours de retour.

Puis finalement, je l'ai stoppé complètement en 2011. Et je suis tombée enceinte en 2012.
Après ma grossesse, la gynécologue qui m'a suivie à l'hôpital de Périgueux m'a confirmée que mon endométriose était dûe à une hyperplasie de mon endomètre, ce qui signifie que mon endométre était chaque mois trop épais et qu'une partie s'échappait vers les trompes, et qu'elle n'avait pas disparu avec la grossesse et l'accouchement par voie basse.
Petit à petit, j'ai trouvé des solutions personnelles afin de diminuer les crampes et les douleurs (le passage à la coupe menstruelle au lieu des tampons bourrés de pesticides et autres produits toxiques en est une) car j'ai refusé la pose d'un stérilet Mirena qui aurait stoppé (soit-disant car j'ai lu beaucoup de témoignages sur internet sur le fait qu'il provoquait des saignement anarchiques) mes règles.

En ce mois de sensibilisation, si vous ressentez des douleurs de plus en plus élevées pendant vos règles ou si vous constatez des saignements en dehors de ces périodes, parlez-en à un médecin! Si ce médecin vous dit que c'est dans votre tête et que vous avez simplement des règles douloureuses sans faire d'examens complémentaires, allez en voir un autre jusqu'à ce qu'on vous entende!


 

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